Encore.

Un air de tango, des mots lancinants, fascinants.
Une noirceur sans faille qui me déballe ses couplets attendrissants.

Ce bonheur anorexique,
Ce ventre qui rejette la substance,
Ces poumons vides crachant un venin viral.
Cette tête sans rien, ni sourire ni lien sans fin.

Je ne hurle plus non.
Silence des voix.
La gorge est sèche.
Aucune force.
Avancer, traverser crâne ébréché, plein de péchés.
Pas de douceur, pas de lueur.
Aucune saveur ni odeur.
Il n'y a rien: pas de présence ni d'évanescence.
Le vide encore et toujours.

Aucun semblable, rejet ou laissé aller.
Je ne créé rien, tout insipide.
Solitude boulimique,
Spleen chronique,
Je n'arrive pas à refaire, à m'entourer et danser.
Incapable inacceptée.

A défaut je vous hais.
Je n'ai pas le choix puisque je suis délaissée.
Non, je ne l'écrirai pas ce mot qui siffle et m'assaillit,
Me salit un peu plus dans ma supercherie.
Ma condition, mon abomination, mes sensations.

C'est le soir et mes absences manquent de sens.